Un triptyque autour des possibles réconciliations

Après Vivantes, deux nouveaux chapitres sont créés au Festival d’Avignon 2025 : Nos vies à venir et Réuni·es. Un triptyque qui explore la possibilité de la réconciliation au cœur des vies des participant·es.

Dans Nos vies à venir, Aurélie Charon tend le micro à Amir Hassan (Gaza), Hala Rajab (Syrie) et Rayane Jawhary (Liban). Ils et elles sont trois sur scène chaque soir et partagent des espaces intimes, familiaux, artistiques ou militants qui ont été ébranlés par la violence des conflits.

 

Création le 15 juillet 2025 à la salle Benoît XII dans le cadre du Festival d’Avignon

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Palestine, Liban, Syrie

Ce qui n’existe pas encore, c’est ça qui nous intéresse. On se bat pour les vies qu’on n’a pas encore : celles qu’on compte bien vivre, qui sont à venir. Elles méritent peut-être encore plus d’attention que celles que l’on est en train de vivre. Rayane Jawari à Hermel, dans le nord du Liban, a fondé avec d’autres jeunes femmes une école laïque, « Esprits libres », pour former des citoyens qui pourront penser et voter par eux-mêmes.

 

Hala était aussi un « esprit libre » quand elle a grandi dans la région de Lattaquié en Syrie. Son père Odey Rajab, opposant au régime de Bachar el-Assad, s’est battu contre la dictature et a élevé ses trois filles pour qu’elles soient libres et indépendantes. Il a cru en la révolution mais a été arrêté et tué par le régime en 2015. Hala, en France depuis, est devenue cinéaste et explore les moyens de transmission de la fiction et du cinéma.

Il fallait être un « esprit libre » à Gaza pour imaginer un adolescent pouvoir sortir un jour des frontières fermées. Amir a commencé à apprendre le français à 18 ans, est tombé amoureux de la langue, et a gagné une bourse avec ses poèmes pour venir à Paris, assistant d’arabe au lycée Henry IV.

Depuis, Amir est poète, journaliste, a été enseignant. En septembre 2023, il retourne à Gaza pour rendre visite à sa famille. Depuis Gaza sous les bombes en octobre 2023, Amir m’envoie ce texto « je fais mon devoir d’adulte de ne pas tomber dans la haine ». On s’attache donc à nos devoirs d’adultes pour sauver les enfants et faire entendre ce qui est à venir.

 

Peut-être que les esprits libres sont ceux qui attachent assez d’importance à ce qui n’existe pas encore.